Sortie dans les Alpes.
Quatrième jour: Le Chenaillet.

dernière mise à jour: 12 juil. 2000

Sortie dans les Alpes

Géologie

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Panorama du Chenaillet (cliquer sur la photo ou <ici> pour l'aggrandir: 168 Ko)
Liste des arrêts et description au pied du lac du sarailles (au premier plan):
<1> Couleur noire + éboulis
<1'> Couleur très claire
<2> Couleur claire + éboulis
<2'> Couleur rouille
<3> Couleur sombre + éléments fins

 

 

LHERZOLITE.
Il s'agit d'une péridotite à olivine provenant d'un manteau peu appauvri (fusion partielle de 5 à 15 %). Elle est serpentinisée, on peut donc l'appeler métapéridotite (métamorphisme par hydratation importante qui fragilise la roche ).
Son altération de surface se caractérise par une couleur rouge.

 

PLAGIOGRANITE (ALBITITITE)
Roche plutonique hololeucocrate. Sa composition est proche de celle d'un granite mais pauvre en minéraux potassiques (mica noir, feldspath alcalin). Un plagiogranite est une roche associée aux complexes ophiolitiques (granite océanique).
Sa place dans les péridotite reste étonnante et l'on ne sait pas, pour l'instant, expliquer son origine.

 

Pas d'olivine !

GABBROS. Provenant de la fusion partielle du manteau supérieur
Il y a très peu de gabbros à olivine dans ce secteur. Les minéraux peuvent être de grande taille (jusqu'à 20 cm. Roche pegmatitique. Voir photo 2) ou au contraire de petite taille (microgabbro).

Discussion: Les gabbros du Chenaillet sont plutôt clairs. Le liquide qui donne naissance à ces roches étaient donc riches en Feldspaths Plagioclases.
La chimie de ces minéraux dépend directement du taux de fusion de la roche parent.Si le taux de fusion est failble, les éléments incompatibles (les alcalins) se retrouvent concentrés dans le liquide et permettent de former les minéraux feldspathiques en quantité.
Dans le cas du Chenaillet, l'origine des gabbros clairs peut donc s'expliquer par un taux de fusion faible du manteau (cohérent avec une couleur sombre des péridotites de l'arrêt 1)


Séries réactionnelles de Bowen

L'odre de cristallisation est approximativement: 1:Olivine 2:Pyroxène 3:Plagioclase.
L'ordre de fusion est donc l'inverse: 1:Plagioclase 2:Pyroxène 3:Olivine.

S'il y a un taux de fusion élevé, le plagioclase, le pyroxène et l'olivine fondent. S'il est faible, le plagioclase et le pyroxène fondent mais pas l'olivine. C'est le cas dans le Chenaillet.

 

L'hétérogénéité de granulométrie des gabbros du Chenaillet (mélange de microgabbros et pegmatites de gabbro) et le fait que nous ne trouvions pas de gabbros lités peut s'expliquer par le fait que le réservoir magmatique était de petite taille. Ces faits constituent un argument en faveur d'une dorsale de type lente.

 

Il existe donc une altération différentielle qui ne peut pas être dûe aux retombées météoriques car l'ensemble de l'affleurement serait affecté or ce n'est pas le cas.
L'hypothèse retenue pour expliquer cette hétérogénéité tient compte des déformations locales qui peuvent être différente selon l'endroit. Les endroits plus déformés lors de la mise en place des roches offrent des orientations préférentielles où les fluides passent principalement.
Le résultat de ces passages de fluides oxydant les minéraux ferreux se traduit par ces zones aujourd'hui de couleur rouge.

 

 

 

 

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