Clonage & Clonage humain
dernière mise à jour: 10 avril 2005
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Quoi ? Pourquoi ? Comment ? Qui ? Quand ? sources


Quoi ?


Le but du clonage reproductif est de "créer" un individu qui se développera comme n'importe quel autre individu de son espèce.
Mais ce clone sera identique à un de ses congénère.

Ce clonage est opposé au clonage thérapeutique qui ne produit pas un individu mais permet d'obtenir des cellules somatiques : c'est-à-dire uniquement certains tissus (cellules musculaires du coeur, cellules de moelle osseuse,...), avec des propriétés génétiques précises et recherchées.

Le clonage thérapeutique ne peut pas aboutir au clonage reproductif.

 

Pourquoi ?

Intérêts du clonage dans le monde animal :
- production en quantité d'animaux aux particularités économiques recherchées (très bonne vaches laitières, par exemple)
- maintient d'espèces en voie de disparition
- reproduction d'animaux stériles ou castrés
- création de modèles d'études sur des maladies particulières

Intérêts thérapeutiques
La nouvelle annoncée en septembre 2003 que des rats avaient été clonés et étaient fertiles fût très bien accueillie dans le monde scientifique puisque "La quantité de données physiologiques recueillies sur le rat au cours des dernières décennies en fait un modèle de recherche très important pour de nombreuses pathologies humaines".

Mais qu'est-ce qui pousse certains à vouloir utiliser le clonage humain ? voici quelques raisons avancées :
- le décès d'un enfant que l'on souhaite voir réapparaître.
- une technique supplémentaire pour les parents n'arrivant pas à combattre leur stérilité, pour les mères célibataires, pour les couples homosexuels qui invoquent un "droit à l'enfant".
- faire naître un "enfant thérapeutique" pour ses potentialités de compatibilité avec une personne nécessitant une greffe.

 

Comment ?

Le clonage est une méthode de reproduction asexuée (sans mélange du patrimoine génétique de deux parents, comme c'est la cas dans une reproduction sexuée).

Clonage horizontal
Les premières techniques de clonage s'effectuait par scission (fractionnement) d'un embryon. Il s'agit donc de création de jumeau de manière artificielle.
Cette technique est utilisée depuis les années 90 pour cloner des bovins, des ovins et des lapins.

Clonage vertical
La technique de clonage par transfert nucléaire
consiste à introduire le noyau d'une cellule d'un individu et à l'introduire dans un ovocyte (=ovule) dont on a retiré le noyau.

 

Le noyau, provenant d'une cellule "adulte" différenciée (dont l'activité, le métabolisme, la forme est déjà déterminée) devra se "reprogrammer" en noyau de cellule non-différenciée (comme celui d'une cellule-oeuf, résultat de l'union d'un ovule et d'un spermatozoïde).
La nouvelle cellule peut alors commencer à se diviser et c'est un embryon à quelques cellules qui est implanté dans une mère porteuse.
Le développement est, alors, en théorie, identique au développement d'une cellule-oeuf classique : l'embryon continue ses divisions cellulaires; stade foetus puis nouveau-né : le clone.

L'intérêt suscité par cette technique est la possibilité, en plus, de modifier génétiquement le noyau qui sera injecté dans l'ovocyte par une technique appelée transgenèse.

Le problème de la faisabilité
En théorie utilisable chez l'Homme, le clonage reproductif reste une technique peu fiable quelque soit l'animal considéré. Le pourcentage de réussite est très faible mais non-nul.

"Même les individus qui paraissent normaux à la naissance développent souvent de problèmes par la suite" rappelle J.Hill, spécialisé dans le clonage des bovins. Certains gènes transférés ne fonctionnent pas du tout ou adoptent des comportement aberrants.

Le développement foetal (jusqu'à la naissance) des animaux clonés jusqu'alors (chèvre, vache, porc...) est souvent anormal et il reste des groupes d'animaux pour lesquels toutes les tentatives ont échoué !

 

Malade, la brebis clonée Dolly euthanasiée six ans après sa naissance.
Sources : AFP du 14 février 2003 (LONDRES)

La brebis Dolly a été euthanasiée, six ans après sa naissance par clonage, parce qu'elle souffrait d'une maladie pulmonaire incurable, mettant de nouveau en question le vieillissement prématuré et les problèmes de santé rencontrés par les animaux nés grâce à cette technique.

D'apparence extérieure absolument normale, semblable à n'importe quelle brebis, elle était née avec des anomalies chromosomiques et souffrait d'arthrite très prématurée compte tenu de sa jeunesse.
La décision de la tuer a été prise après un examen vétérinaire qui a montré qu'elle souffrait d'une maladie pulmonaire évolutive, a annoncé vendredi l'institut Roslin d'Edimbourg, qui l'avait créée.
"Elle souffrait d'une maladie incurable, qui est courante pour les moutons âgés. Un mouton peut vivre jusqu'à onze ou douze ans, mais la plupart ne dépassent pas six ans car on les tue pour les manger", a expliqué le Dr Harry Griffin, directeur intérimaire de l'Institut, joint par l'AFP.
"L'autopsie montrera peut-être si sa maladie était liée au clonage ou seulement à la malchance", a-t-il dit.
Le vieillissement accéléré de Dolly avait été évoqué dès mai 1999. Une étude avait montré que l'âge de ses chromosomes n'était pas de trois ans mais de neuf. A son âge effectif, il fallait en effet ajouter celui de la brebis de six ans sur laquelle avait été prélevée la cellule qui a permis à Dolly de voir le jour.
Puis, en janvier 2002, le "père" de Dolly, le professeur écossais Ian Wilmut du Roslin Institute, avait dû reconnaître que "le fait que Dolly souffre d'une arthrite à un jeune âge (5 ans à l'époque) laissait penser qu'il pourrait y avoir des problèmes".

Dolly "n'était pas vieille au moment où elle a été tuée. La question essentielle est de savoir exactement si sa maladie avait à voir, d'une manière ou d'une autre, avec la technologie du clonage", a relevé un expert de l'éthique du clonage Patrick Dixon.
Le destin de Dolly met en lumière les dangers du clonage, au moment où une secte, les raéliens, ont affirmé, sans en apporter la preuve, avoir mis au monde trois bébés clonés.
"La plus grande inquiétude que de nombreux scientifiques ont par rapport aux clones humains est que, même s'ils ne présentent pas d'anormalités monstrueuses dans l'utérus, ils auront besoin d'un remplacement de hanche à l'adolescence et deviendront séniles avant leur vingtième anniversaire", a expliqué le Dr Dixon.

Les recherches du professeur Ian Wilmut ont montré que tous les animaux clonés dans le monde avaient des malformations génétiques et physiques.
L'Institut Roslin avait mis en garde en décembre dernier [2002] contre les dangers du clonage d'un être humain, au lendemain de l'annonce par les raéliens de la naissance du premier bébé cloné.
"Je trouve cela clairement répréhensible. Tous les groupes qui ont travaillé sur le clonage des animaux --bovins, moutons, porcs, souris, chèvres-- ont fait état d'un fort taux de fausses couches, de mortalité post-natale et de problèmes avec les clones au cours de leur vie", avait commenté à l'époque le Dr Griffin.

 

Consommation des animaux clonés
La viande et le lait de bovins clonés sont propres à la consommation. Telle est la conclusion d'une étude publiée cette semaine (avril 2005) dans les Comptes Rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Une équipe de chercheurs américano-japonaise a examiné une centaine de paramètres différents. En 2002, l'Académie des sciences indiquait déjà que les animaux issus du clonage ne devaient pas présenter de danger pour la santé humaine, tout en notant le peu d'études réalisées sur le sujet. Aux États-Unis, la vente de viande ou de lait de clones reste interdite.
Ref. : Meat and milk compositions of bovine clones, X. Cindy Tian, April 13, 2005 Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 10.1073/pnas.0500140102

 

Qui ?

 Depuis 1997, Le gynécologue italien Severino Antinori et le mouvement sectaire des raéliens (s'entourant de l'équipe clonaid) font plusieurs conférence de presse où ils annoncent, chacun de leur côté, l'imminence de la réalisation d'un clone humain. A chaque fois sans réelles preuves...
Beaucoup de rumeurs courent dans les divers congrès de scientifiques de biologie de la reproduction animale et humaine. D'autres équipes de scientifiques seraient donc au travail sur ce projet.

 Clonaid serait une équipe de six scientifiques (généticien, biochimiste, spécialiste de la fécondation in vitro...) mais aussi deux psychologues, quatre avocats et deux spécialistes de marketing.
La secte de Raël se compose de 55000 membres à travers le monde

 "Le clonage reproductif humain n'est pas aujourd'hui réalisable", ont affirmé de concert les spécialistes du colloque en Allemagne en 2003. Pour Harry Griffin, directeur de l'institut écossais de Rosslin où Dolly a vu le jour, "il n'est pas prouvé qu'un clone humain ait pu à ce jour dépasser le stade des six cellules", en raison notamment de la complexité des chromosomes humains.

"Ces charlatans causent bien des problèmes et des malentendus" déclare un éminent généticien allemand qui déplore les annonces régulières de bébés clonés, qui provoquent des "réactions émotionnelles contre le clonage en général". Toutefois, estime le généticien français Axel Kahn, "aucune raison théorique ne permet d'exclure que le clonage reproductif n'aura jamais lieu".

 

Quand ?
Quelques dates importantes

1890

Premières naissances par transfert d'embryon chez le lapin

 

Hans Spemann (prix Nobel de physiologie en 1935) suggère que l'on peut greffer des noyaux de cellules dans des ovocytes énucléés

1952

Premier veau né de l'insémination artificielle
Premier clonage chez la grenouille (cellules embryonnaires)

1953

Première insémination artificielle chez l'Homme

1962

Premier clonage avec des cellules différenciées

1978

Premier bébé éprouvette

1983

Première mère porteuse

1984

Première naissance humaine à partir d'embryons congelés

1986

Premier clonage de Mammifères (cellules embryonnaires)

1990

Début du programme Génome humain

1993

Essais de clonages horizontal (voir Comment ?) sur des embryons humains non viables.

1996

- Naissance de Dolly, une brebis clonée, après 276 tentatives. Premier clone à partir d'un noyau de cellule "adulte" qui s'est "reprogrammé".
- Clone jusqu'au stade de quelques cellules embryonnaires de primates

1998

Première vache clonée : naissance de Marguerite

2000

- Naissance de Tetra, premier singe cloné :
Il s'agissait d'un singe macaque rhésus femelle; en fait obtenu par séparation d'embryon. Voir clonage horizontal dans Comment ?
- Naissance d'ANDi (rappelant ADN inséré), premier singe génétiquement modifié car il est né avec un fragment d'ADN provenant d'une méduse ajouté à son patrimoine génétique.

2001

Premier clonage d'embryon humain

2002

- Premier clonage de chat et de lapin
- nov. Premier clonage de rats de laboratoire par transfert de noyau (laboratoires français : INRA-GenOWAY). Le premier s'appellait Ralph puis il y eu deux femelles. Plusieurs croisements ont alors été tentés avec succès entre rats clonés et non clonés. L'annonce de ce clonage ne fut revélée qu'en sept. 2003.
- 26 dec. Effet d'annonce sur la naissance du premier clone humain : une petite fille nommée Eve... Il n'y a rien de prouvé à ce jour.

2003

- D'autres naissances de clones humains sont annoncées mais toujours pas prouvés...
- En mai : naissance d'un mulet nommé Idaho gem (un mulet est un animal qui ne se reproduit (quasiment) pas puisque (quasiment) stérile (60 naissances en 5 siècles) !) par clonage. Introduction d'un noyau d'un mulet dans un ovocyte énucléé d'une jument.
- août une équipe italienne clone un cheval

2005

- Pieraz-Cryozootech-Stallion est le nom du poulain issu du clonage d'un cheval de course castré (hongre)

 

sources :

lefigaro.fr/sciences 14 avr. 2005
pnas.org/abstract 13 avr. 2005
Le Monde, 27 sep. 2003
Le Monde, 28 déc. 2002
Le Télégramme, 28 déc. 2002
Pour la science, n°279 jan. 2001
AFP, 17 mai 2003 (BERLIN)
EurekAlert!, 11 jan. 01
automates intelligents

Une liste de livres sur le clonage